Saint-Nazaire est le port de l’Atlantique depuis lequel partent de nombreuses éoliennes pour être implantées au large. La vocation du port s’en trouve dès lors affirmée : celle d’être le point de passage des mécanismes éoliens entre l’usine et la mer comme celle d’être le port industriel que l’on connaît.
Ces gigantesques machines sont mises à l’eau au fond de darses pour être remorquées vers la haute mer. Il faut donc laisser un passage maritime vers le littoral, conduisant à prévoir des ponts mobiles permettant le franchissement des canaux reliant ces darses. L’un d’entre eux étant proche de la ruine, le gérant du port a décidé de le remplacer et a organisé une consultation de maîtres d’œuvre pour le concevoir et le reconstruire.
L’idée du projet est de concevoir un pont dont la structure soit la plus simple possible (poutre Warren, du type de celle que l’on voit souvent pour les métros ou trains aériens anciens), donc la plus économique. Cependant, la volonté de conforter la nouvelle vocation énergétique du port a profité du fait qu’une des faces du pont soit orientée plein sud. L’occasion était trop belle de fixer sur cette face une série de panneaux photovoltaïques, assurant de ce fait l’approvisionnement énergétique du mécanisme d’ouverture du pont tournant.
Ainsi, économie d’énergie et vocation industrielle de cet équipement à caractère public se sont retrouvées dans un projet commun. « Faire mieux avec moins de matière et d’énergie » était l’idée maîtresse de ce projet, par ailleurs d’une grande simplicité, facteur de facilité de maintenance et de durabilité de l’ouvrage d’art. Elle fait la preuve qu’une démarche écologique n’entraîne pas nécessairement de surcoût par rapport à un projet standard, si l’on prend soin de raisonner en coût global. Enfin, elle permet d’inscrire le projet dans la tradition historique industrielle de Saint-Nazaire.